jeudi 25 février 2010

Quand Kevin Costner danse avec la Cigale


Lundi 22 février 20h00, La Cigale, Paris.

J’ai assisté hier à un concert assez surréaliste car à plus ou moins 5 mètres de moi un type plus connu pour danser avec les loups jouait de la guitare, chantait et racontait pas mal de petites histoires.

Surtout, une chose m’a dit que ce concert allait être bon : un pack de bières disposé nonchalamment sur la scène …

Prologue

Un salle magnifique se remplissant peu à peu de gens qui approchent gentiment l’âge d’une retraite bien méritée. Beaucoup sont des femmes qui calmes au commencement se lâcheront vite à la vue du bel acteur, chanteur !

Une première partie tout de blond et de bleu

La première partie est assurée par une jolie chanteuse, Sara Beck qui, et je l’apprendrais plus tard, est en fait la femme de l’un des guitaristes de la formation à suivre (tristesse et désillusion). Seule avec une guitare la jeune demoiselle, la blondeur assumé et vêtue d’une magnifique robe bleue, sait mettre tout le monde d’accord : « ce soir c’est folk, blues, rock et américain pur et dur ». 25 minutes de musiques pour lovers and fighters entrainantes, des chansons parfois mielleuses et ‘gentilles’, pourtant j’y saute les pieds joints. Bien sûr, son album et à vendre et c’est elle qui assurera en fin de soirée le rôle de commerciale.

Robin des Bois s’est coupé les cheveux

L’instant attendu arrive ! Les roadies finissent de mettre en place câbles et micros, de les tester. Le groupe Modern West entre sur scène sous les applaudissements d’une salle comble et surchauffée. Puis c’est au tour de Kevin Costner de faire son apparition. Jeans bleu clair, chemise blanche pour gilet gris, cheveux courts. La Cigale exulte à la vue de la star. Quelle présence ! Il commence par remercier tout le monde d’être venu si nombreux ce soir et explique le pourquoi du comment de son passage à la musique (ou de son retour) avant de partir pour 1h45 de show rock-folk endiablée.

Les sept membres du groupe se lâchent, se donnent et s’amusent et cela fait plaisir à voir. Pourtant la voix de Costner n’est pas tout de suite au rendez-vous (syndrome Renaud ?). La présence scénique est là mais la présence vocale se fait attendre dans les moments où il n’est pas supporté par ses trois guitaristes-chorals. Entre deux chansons sur l’amour, l’enfance ou la guerre (Américain pur et dur), il égrène les anecdotes sur sa vie, sa carrière (les femmes deviennent de plus en plus hystériques). La proximité est extraordinaire et personne ne vient faire taire les nuées de flash qui mitraillent la scène. Kevin et ses potes son là pour le public et non le contraire.

Les musiciens ne font pas de la figuration, ils ont tous une présence égale à celle de Costner (sauf peut-être le batteur qui ne peut pas trop bouger et le bassiste, et bien qui est bassiste). Les trois leading guitares jouent de maestria tandis que le violoniste est un grand allumé asiatique qui a lui seul fera un sort aux bières. La guitare de Costner est assez accessoire mais comme pour Johnny cela fait partie du spectacle.

Sara Beck repasse quelques chansons avant l’épilogue pour un duo fort agréable durant lequel Kevin Costner a retrouvé sa voix et se déploie enfin.

Il prévient « we’re going towards the end of the show » mais personne ne réagit sur le moment, et oui les français ne comprennent pas l’Anglais et Costner qui au début s’était excusé de ne parler qu’une seule langue s’en amuse. Le problème est que « vers la fin » on ne veut pas y aller ! Alors le groupe enchaine encore quelques titres faisant la part belle aux instruments et semblant durer infiniment pour conclure par une reprise toute en beauté de Mr. Tambourine Man de Bob Dylan. Costner demande à tous de rentrer prudemment à la maison et enfin faisant preuve d’une lucidité rare pour un personnage de cet acabit remercie tout le monde d’être venu assister à ce concert sans forcément savoir ce qu’ils allaient entendre.

Le public en redemande, les fans quinquas hurlent leur amour pour l’acteur-chanteur, le groupe salue le public et s’en va.

Encore une petite danse ?

Et puis il revient pour un (petit tour) d’honneur. Il sert les mains au premier rang, accepte les petites conneries qu’on lui a apporté et se débouche une bouteille de champagne et en boit une flûte à la santé du public, des musiciens, de Paris peut-être de moi qui me marre à la vue de cette scène.

Contre la scène, une jeune fille se sent hissée, c’est Costner qui l’invite pour une danse improvisée. C’est alors un déferlement de fans sur la scène qui veulent aussi avoir leur part du mythe, une photo, une bise, un regard et il se donne sans broncher avant de définitivement partir… reste-t-il des bières ?

Voilà, le show est fini mais avant de partir j’aimerais revoir une chanteuse blonde vêtue de bleu …